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la nourriture s’en alla stoïquement vers la demeure des Brabane.

Elle avait prévenu Sosthène de bien veiller sur sa maîtresse, et elle lui recommanda de se faire raconter par Mlle Duboul les agissements des trois compères.

Les domestiques se précipitèrent près de leur maîtresse pour avoir des explications.

Ils la trouvèrent tellement agitée, qu’elle s’était redressée sans plus songer à ses rhumatismes. Elle narra la singulière confidence qu’elle venait de recevoir de Suzette.

— C’est-y Dieu possible ! s’écria Virginie.

— Quelle énergie montre mademoiselle Suzette ! murmura Sosthène.

— Moi, j’ai peur, dit simplement Claire. Et quand je pense que je me suis moquée de Mam’zelle Suzette ! Je voulais dire la vérité comme elle et je lui ai reproché son nez pointu…termina-t-elle en éclatant en sanglots.

Sosthène répliqua gravement :

— J’ai compris que Mlle Suzette ne disait pas la vérité pour s’amuser, mais pour rendre service… je suis un peu dans ses idées… mais tout le monde ne peut pas se rendre compte. Il faut de la bravoure pour oser ce qu’elle fait. J’espère que M. Brabane la croira et reviendra avec elle.

Virginie essuyait elle aussi, des larmes d’émotion et Mlle Duboul ne savait plus que penser devant les sages réflexions de Sosthène.