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naît et elle se persuadait de plus en plus que sa chère maman n’était pas malade.

Mais vite, vite, il fallait sortir avant que le but des escrocs fût atteint.

Et l’activité de Suzette reprenait un nouvel élan. Enfin, elle put appliquer le sou dans la vis, mais elle ne put la faire tourner. Ses doigts étaient faibles et fragiles. Elle prit son mouchoir pour envelopper le sou et avoir plus de prise.

La rouille serrait le fer. Navrée, elle se dit qu’il aurait fallu de l’huile pour graisser cette ferraille.

Elle chercha de ses regards, ce qui pourrait lui servir pour dérouiller. Ses yeux se posèrent sur une lampe à pétrole, dont la mèche balayait le récipient sans liquide. Peut-être restait-il dans la mèche une goutte de pétrole qui suffirait.

Elle enleva le bec et constata, non sans satisfaction que le coton était humide. Elle en frotta les vis, le pressant, afin d’extraire le plus possible de pétrole.

Elle attendit quelques minutes et reprit son travail. Elle eut le bonheur de sentir la vis bouger. Elle s’acharna et parvint à la sortir de son alvéole. Elle recommença le même travail pour la seconde et la gâche céda.

La porte s’entrebâilla.

Suzette poussa une exclamation de joie et elle se crut délivrée. Elle tira sur la porte, mais une chaîne la retenait.

La malheureuse Suzette jeta un cri de désespoir.