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Il lui parut bizarre soudain, qu’un des hommes en visite chez sa cousine, fût parti, laissant les autres. Elle trouva extraordinaire, maintenant que ce chauffeur fût là, si tôt, après le coup de téléphone.

Subitement, elle murmura : « Ils » ont voulu me tenir ici, enfermée, pour que je n’empêche pas ma cousine de donner son argent. « Ils » ont eu peur que j’aille propager la vérité au dehors ce qui aurait fait manquer leur coup. « Ils » me délivreront quand ils auront l’argent de cousine Bertille et celui de M. Brabane. Eux, « ils » prendront la fuite. Il ne faut pas !

L’agitation de Suzette reprit. Comment faire pour s’évader de cette pièce. Comment prévenir à temps, M. Brabane.

Elle était désespérée. Elle frappa la porte avec furie, mais cette dernière résista. Elle regarda autour d’elle. Une seule fenêtre éclairait la pièce mais elle était close. Ses carreaux étaient brouillés de façon que l’on ne pût voir dehors. De plus, devant cette fenêtre, un grillage épais condamnait l’ouverture. L’air ne pouvait arriver que par le haut, d’une imposte que Suzette n’atteignait pas.

Puis, c’était un deuxième étage. Impossible de sauter.

La fillette comprit de plus en plus qu’on l’avait séquestrée là, et qu’elle y demeurerait jusqu’à ce que l’argent de Mlle Duboul fût entre les mains des aigrefins.