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— Non, cousine, c’est inutile. L’autobus est à votre porte et il s’arrête devant la maison.

— Bon.

Les deux Messieurs, restés là, saluèrent Suzette poliment et l’un d’eux lui dit :

— Je vous souhaite un bon retour, mademoiselle.

Elle ne répondit pas, trouvant que cette phrase ne convenait pas au chagrin qu’elle éprouvait.

Elle dit adieu aux domestiques et s’en alla, descendant l’escalier quatre à quatre.

Sur le seuil de la voûte, un chauffeur l’accosta :

— Vous êtes Mlle Suzette qui retournez chez vos parents, parce que votre maman est souffrante ? je suis là pour vous reconduire.

— Ah ! très bien, répondit Suzette, toujours angoissée, ne se demandant même pas comment ce chauffeur se trouvait là si vite.

Elle monta dans la voiture, heureuse de se savoir rapidement menée vers sa chère maman. Elle ne prêta nulle attention à la route au début de la course, toute préoccupée par son angoisse.

Soudain, regardant machinalement par la portière, elle ne reconnut pas son quartier. Un ennui la traversa : le chauffeur se trompait de chemin et elle serait retardée.

Elle patienta quelques instants, mais les rues lui devenaient de moins en moins familières. Elle s’apeura et frappa à la vitre qui la séparait du conducteur.