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mis en œuvre pour soustraire de l’argent à deux capitalistes importants :

Suzette ne put poursuivre son intéressante lecture car une main s’abattit sur ses doigts qui tenaient la feuille. Des yeux injectés de sang la regardaient.

L’homme rentra dans le salon croyant avoir intimidé Suzette, mais la peur était inconnue à cette dernière.

Elle bondit dans la pièce et cria :

— Ne signez rien, cousine Bertille ! on veut voler votre argent !

— Cette enfant est folle, dit l’homme qui lui avait arraché le papier des mains.

— Que dis-tu ? interrogea Mlle Duboul.

— La vérité.

— Quelle vérité ? demanda brutalement le président si compassé quelques minutes auparavant.

— Je l’ai lu… sur un papier, affirma Suzette, et bien qu’il n’y eût que des initiales, j’ai compris qu’il s’agissait de vous.

— Cette fillette rêve… dit en riant l’un des complices.

— Ma pauvre Suzette, dit Mlle Duboul, tu as dû trop manger de beignets hier soir… cela te donne des cauchemars.

— Ne donnez pas d’argent, cousine… attendez encore un peu.

Mlle Duboul a trouvé l’exacte raison de cette intervention saugrenue, dit l’homme qui