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que j’aurais peur que mon mari fasse comme Bob.

— Et que fait-il le cher Bob ?

— Quand il veut quelque chose, il est fort gentil, mais quand il l’a obtenu, je ne le reconnais plus, il retombe dans ses taquineries. Alors, mon mari pourrait vouloir mon argent et quand il l’aurait ses gentillesses seraient peut-être terminées. Et comme le dit maman, quand on est marié, c’est pour longtemps. Cousine, gardez votre argent, mon mari me prendra pauvre.

— Tu as d’excellents raisonnements, mais je crains que dans la pratique, ils ne soient pernicieux. Enfin, tu réfléchiras à ces choses plus tard. D’ici là, les traditions auront peut-être encore une fois évolué.

Le lendemain, Mlle Duboul attendit ses deux visiteurs de la veille. Ils se présentèrent exactement, accompagnés d’un personnage imposant, important, avec un nom ronflant, précédé d’un titre de marquis.

Suzette était là, mais elle s’en alla de la pièce quand ils entrèrent.

Dans le vestibule, elle remarqua des pardessus accrochés, et sous l’un d’eux, un papier déplié.

Elle le ramassa machinalement, parce qu’elle aimait l’ordre, et en y jetant un coup d’œil, elle lut dessus le nom de sa cousine. Une curiosité soudaine lui fit déchiffrer les mots qui venaient à la suite, et avec effroi, elle comprit que cette société était fictive et que tout serait