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Suzette était tout émue et se demandait quel serait le baume qui pourrait calmer ces terribles souffrances.

— Trouvez quelque chose pour soulager cousine Bertille, bonne Virginie.

Cette dernière sortit sur la pointe des pieds et se retournant, elle fit un signe à Suzette pour l’inviter à venir lui parler.

Derrière la porte, la cuisinière lui raconta que quand Mademoiselle perdait au jeu, elle était toujours de méchante humeur et se plaignait ensuite pour être gâtée, flattée et entourée.

— Comment ! s’écria Suzette, ma cousine a de ces fantaisies ?

— Elle est âgée.

— Alors, elle ne souffrait pas ?

— Non, avoua la cuisinière, mais on affecte de croire Mademoiselle et on la plaint… Aussi, faut-il que vous, Mademoiselle, vous procédiez comme nous.

— Jamais ! affirma Suzette.

— Eh ! bien, ce sera du joli ! et nous en supporterons tous les conséquences.

— Je n’ai pas peur.

— Que Mademoiselle réfléchisse bien.

— C’est tout réfléchi, répliqua Suzette, je dirai à ma cousine que c’est honteux de mentir.

— Juste Dieu !

Et Suzette, dans la fermeté de ses convictions, rentra dans la pièce où Mlle Duboul était étendue.