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— Je te conseille cependant, de ne pas écraser ta cousine sous le poids de ses vérités. Tu lui ferais de la peine, parce qu’elle t’a en affection, et il est inutile de vouloir lui dicter une autre ligne de conduite à son âge.

— En effet, ajouta Mme Lassonat, c’est plutôt à toi de régler la tienne sur l’entourage où tu te trouveras.

Suzette ne répondit pas.

Il fut convenu qu’elle partirait le lendemain dans la matinée.

Bob ne put s’empêcher de lui reprocher :

— Tu me laisses seul.

— Je n’y suis pour rien.

— Si encore, j’avais Paul Brabane… mais ils restent stupidement fâchés.

— Oui, et c’est de ma faute, soupira Suzette. Ah ! je pense toujours à une réconciliation, mais je ne sais plus comment m’y prendre…

Quelques minutes après cet échange de paroles M. Lassonat, revint sur le sujet des Brabane, en disant :

— Brabane va mettre de gros capitaux dans une affaire qui se fonde. Je suis désolé de n’être plus en bons termes avec lui, parce que cet argent eût été bien placé dans l’usine. J’aurais décuplé mes affaires.

Suzette eut un serrement de cœur. Elle était la cause de cette mésentente et elle empêchait l’industrie de son papa de s’agrandir. Quelle lourde responsabilité !