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commettre encore un mensonge, je prendrai des dispositions extraordinaires.

— C’est-à-dire le couvent du Sacré-Cœur… non, je me suis trompé… le Collège… le Collège pour moi…

— Ah ! je croyais que tu te moquais de nous !

— Non… je n’aime pas l’exagération.

— Veux-tu te taire.

Bob finit par être ramené à une plus juste compréhension des choses. Il lui était interdit d’adresser des compliments à qui que ce fût.

Suzette écoutait ces choses. Elle était un peu surprise par la conduite de son frère, et, quand elle se retrouva seule avec lui, elle ne put s’empêcher de lui dire :

— Comment pouvais-tu avoir de tels mensonges sur la conscience ?

— Oh ! quand on prend une résolution comme celle-là… ce n’est plus un péché… Je devenais un martyr comme toi. Il me fallait du courage !

— Je crois qu’il faut plus de courage, pour affronter la vérité, risque Suzette.

— Non, ma fille… quand j’ai dit à mon professeur que j’aimais son crâne brillant comme un satin, je t’assure que je ne riais pas ! Et la concierge que je trouve abominable… quelle énergie ne m’a-t-il pas fallu pour oser lui dire ce que je ne pensais guère. Et je n’ai obtenu ni un merci, ni une félicitation ! Ah ! le monde est ingrat…

Bob avait un pauvre petit air désabusé.