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on peut appeler bon sens, une impertinence qu’il a soutenue de toutes ses forces. Il a prétendu comme défense, qu’il aimait les crânes polis, or, moi, Madame, si je puis jouer avec les mots, je vous avouerai que j’aime les jeunes garçons polis. J’ai donc le regret de vous déclarer que je ne perdrai plus mon temps à donner des leçons à votre fils.

Sidérée, Mme Lassonat articula :

— Je vais chercher Bob afin qu’il vous demande pardon.

Elle sortit aussitôt du salon et ramena Bob qu’elle avait pris par le bras sans un mot :

— Qu’as-tu dit à Monsieur cet après-midi ?

Le jeune Bob comprit tout de suite quel était le sujet de cette visite.

— Tu as dit que tu aimais les… les…

… crânes brillants, acheva Bob avec calme. Je le répète. Je trouve très belles les têtes sans cheveux… c’est propre et c’est commode.

Devant cette profession de foi qui paraissait aussi sincère qu’inattendue, le professeur resta bouche bée et Mme Lassonat, interdite.

Bob les contemplait l’un et l’autre.

— Sors, Bob… murmura faiblement Mme Lassonat, fort pâle maintenant.

Le jeune garçon franchit le seuil du salon sans un mot.

Mme Lassonat aspira de l’air avec force et prononça :

— Monsieur, je vous en prie, agréez nos