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— Et tu seras bien forcée, ajouta l’aviateur, en s’adressant à sa sœur de prendre l’avion pour aller à Bordeaux ou à Brest.

Mme Dravil était moderne, et comme elle était déjà allée en avion, elle finit pas consentir à y emmener son petit monde. Mais elle les accompagna, au cas de chute, pour n’avoir pas à annoncer une mauvaise nouvelle !

Les quatre jeunes étaient dans l’enthousiasme. Suzette ne manifestait pas le sien bruyamment. Elle restait calme et réfléchissait à ce que ses parents diraient quand ils apprendraient cette prouesse.

Elle préparait des arguments.

La montée se passa fort bien. Les enfants se crurent dans des fauteuils. Quand ils aperçurent Paris, à leurs pieds, les maisons comme des pommes, les arbres comme des assiettes d’épinards et les routes comme des rubans, ils comprirent qu’ils étaient tout petits.

Suzette pensa : Je fais joliment bien de ne pas mentir ! tandis que Bob songeait : Je fais joliment bien de mentir.

Ils redescendirent fort vite. L’aviateur, très raisonnable, tint sa promesse. Le baptême de l’air était donné, et maintenant, les enfants étaient consacrés par le modernisme.

Bob et Jacques ne tarissaient pas sur leurs sensations mutuelles.

— Moi, quand je me suis senti en haut,