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SUR LE SOL D’ALSACE

— Ah ! monsieur Hürting, dit Louise joyeusement, vous êtes bien toujours le même !…

Et ses deux mains tendues se perdirent dans celles du vieil Alsacien qui l’embrassa paternellement.

— Ma petite Louise !… T’ai-je assez fait sauter sur mes genoux !…

Et comme Fritz le regardait de plus en plus étonné, ne pouvant pas s’imaginer que sa maman ait pu être petite, il le prit dans ses bras et l’éleva de terre en criant : « Houp ! houp ! »

En le reposant sur le sol, il lui demanda :

— Eh bien ! allons-nous être de bons amis, tous les deux ?… Viens voir mon crocodile empaillé !

L’enfant, gagné par ces façons familières, le suivit et l’on entendit bientôt des éclats de rire traverser les corridors sonores.

Louise, accaparée par sa vieille amie, retrouvait une à une ses impressions d’autrefois. Le passé sortait de l’ombre et s’avançait en pleine lumière. Elle ne se lassait pas de regarder autour d’elle ; un besoin enfantin la poussait à toucher les meubles fanés du salon démodé ; à s’asseoir