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SUR LE SOL D’ALSACE

Louise, fiévreuse, escomptait sa venue d’heure en heure, de minute en minute. Wilhelm, dans un élan d’affection, lui tenait compagnie ; habituellement il passait chaque après-midi de son congé à Saverne chez les Bergmann, où le charme d’Elsa l’attirait de plus en plus.

Il ne parlait plus de l’acte de Fritz qu’il avait qualifié de folie entre haut et bas.

Il essayait de distraire l’esprit de sa mère, mais vingt fois depuis le lever, elle lui avait demandé :

— Il reviendra, n’est-ce pas ?…

— Certainement… il ne peut y manquer… répondait-il avec assurance.

Puis, vite, il parlait d’Elsa :

Elle portait une fourrure nouvelle, du chinchilla qui lui allait à ravir… elle était vraiment délicieuse… et des attentions… une délicatesse… Mais Louise n’entendait rien. Tout ce qui ne touchait pas Fritz la laissait indifférente.

Elle se levait de son siège où elle s’affaissait et allait écouter à la porte qu’elle entr’ouvrait… elle revenait s’asseoir, découragée…

La neige ne cessait de tomber… tout s’enter-