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SUR LE SOL D’ALSACE

rive, j’aurais pu le prévoir… les deux races ennemies ne pouvaient s’accorder !… encore, si j’étais seule à pâtir… mais tout le monde souffre autour de moi… Fritz plus que tous…

Après un moment, elle ajouta :

— Vous êtes bonne d’être venue… c’est un effort immense qui a dû vous coûter… je vous remercie… oh ! profondément…

— Les événements triomphent de nos volontés, et malheureusement cette phrase résume la condition des Alsaciens, dit Mme Hürting qui se leva pour prendre congé.

Louise, alors, écrivit à Fritz. Dans une lettre pleine de tendresse, elle essaya de le convaincre de l’inutilité de sa détermination et lui fit ressortir, en termes véhéments, toute l’impossibilité actuelle de son projet.

Par quelques mots touchants, elle remercia M. et Mme Daroy de l’hospitalité qu’ils donnaient à son fils. Elle rappela les heures passées ensemble à Saverne avec son ancienne compagne.

M. Ilstein, par le même courrier, sommait Fritz de revenir immédiatement. Sans attendris-