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SUR LE SOL D’ALSACE

Leurs mains ne se touchèrent pas…

Il dit :

— Madame… quelle que soit la circonstance qui vous amène, je suis heureux de vous voir franchir mon seuil…

Elle répondit :

— Monsieur… il faut que le motif soit impérieux, car mon âge ne me permet plus guère d’être hors de chez moi…

Il accepta le prétexte et s’effaça pour la laisser passer.

Quand elle fut assise dans le salon, il reprit :

— Vous permettrez au père de vous faire une question ?… Je devine que votre présence ici est due à Fritz… il a fait un coup de tête… et désire son pardon ?…

— Il ne le demande pas… répondit Mme Hürting avec calme.

— Ah !… et il est en France ?…

— Chez mon neveu…

Il y eut un silence. Le visage de M. Ilstein s’éclairait, car son inquiétude paternelle se dissipait ; il continua d’un ton plus dégagé :

— Comment jugez-vous cette fugue, madame ?