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SUR LE SOL D’ALSACE

— On parle de guerre…

— De guerre ?

Et les yeux de Mme Hürting se fixèrent stupéfaits sur ceux du bonhomme. Lui, les sourcils broussailleux, sous ses cheveux gris, les moustaches et la barbiche blanches, les rides criblant sa figure, riait :

— Oui… oui… les Allemands vont voir s’il suffit de parler leur langue pour être de cœur avec eux… mais je vous dérange, madame Hürting, vous vouliez sortir !… un vilain temps pour se promener…

— Vous ne me dérangez jamais, père Frantz… mais ce matin, je dois me rendre à Greifenstein…

— Vous !… chez des Allemands !… Louise Denner est donc malade ?

Il disait toujours Louise Denner…

— Non, père Frantz, mais son fils Fritz…

— Un bon petit, celui-là !…

— …est parti…

— Et vous allez consoler la maman…

— Laissez-moi achever, Frantz, c’est plus compliqué… L’enfant s’est sauvé… il est chez