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Louise l’écoutait, silencieuse, le visage tendu, s’efforçant à sourire dans un effort surhumain. Clara, heureusement, se passait de réponses.

Avec des airs superficiels, on s’inquiéta du malaise de Fritz.

Wilhelm avança que, sans doute, les mets familiaux absorbés en abondance depuis son retour lui gardaient rancune… On rit et l’on n’en parla plus.

On se sépara. Louise n’avait plus de forces. Ses mains s’entrelaçaient dans un geste nerveux ; sa figure pâle étonna son amie :

— Tu te tourmentes pour Fritz ?…

— Un peu…

— Demain, il n’y paraîtra plus !…

Et elle donna des remèdes, comme toutes les mères en tiennent de leur mère pour soigner les indispositions bénignes. Louise la remerciait sans entendre.

Les adieux n’en finissaient pas…

Enfin la voiture s’éloigna. La nuit était noire au-dessus de la blancheur froide qui luisait sans reflets de lune ni d’étoiles, et l’on ne distinguait