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SUR LE SOL D’ALSACE

magne, elle sentait l’absolution descendre sur elle parce qu’elle se repentait.

Wilhelm, d’un pas hâtif, s’en allait vers l’horizon bleu de son amour. Une joie émue le soulevait, le rendait léger comme l’air frais de septembre ; ou bien, une angoisse subite l’alourdissait et faisait courir un frisson sur sa nuque. Il respirait alors profondément comme pour aspirer tout l’espoir que contenait encore la saison dans sa mélancolique beauté, et de nouveau, l’allégresse le transportait.

Les sapins aux arêtes fines, les hêtres un peu jaunis déjà, défilaient sous ses yeux. Il faisait le chemin à pied, flânant un peu comme un écolier en vacances, ou comme un amoureux troublé, timide, malgré sa grande hâte d’arriver. Chaque coin de la forêt le ravissait ; il cueillait des bruyères fines et respirait le parfum doux des mûres.

Il entra dans Saverne. Malgré le calme apparent que montrait son visage, son cœur sautait dans sa poitrine.

Comment allait-il retrouver Elsa ?