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SUR LE SOL D’ALSACE

sistance qu’elle devinait en Louise, à rester Alsacienne.

— Comprends-tu cela, maman ? disait-elle parfois, pourquoi ne pas accepter franchement la situation ?… Ces Alsaciens ont vraiment une fierté incompréhensible !… Pourquoi avoir épousé M. Ilstein, notre plus aimable compatriote, pour montrer toujours ce visage triste…

Clara rejetait le tort sur Marianne.

— Maintenant que sa servante n’est plus autour d’elle, son esprit va changer… Cette Alsacienne possédait une influence pernicieuse… Nous allons voir ta future belle-mère revenir à des idées plus justes, plus en harmonie avec les nôtres…

— Ah ! tant mieux !… soupirait la jeune fille, ce sera plus gai pour Wilhelm…

Mais devant Louise aucune critique n’avait l’air d’être sortie de ses lèvres. Elle s’élançait la première au-devant d’elle, à son arrivée, avec des exclamations de joie :

— Bonjour, chère madame Ilstein, comme c’est charmant de venir nous voir… vous êtes