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SUR LE SOL D’ALSACE

sa patrie, ce qui est son droit, et plus encore son devoir.

— Tu oublies le tien ! je crois, cria M. Ilstein, sors immédiatement ! Tu resteras dans ta chambre pendant toutes les vacances !…

Fritz pâlit, mais il répéta, debout près de la porte :

— Ce que j’ai dit est équitable…

— Équitable ou pas, interrompit son père, ce que je commande fait loi !… Suis-je le maître ici ?… Va-t’en !…

Il s’était levé ; la colère bleuissait ses veines. Il lança sa serviette sur sa chaise, mais ce geste ne lui suffisant pas pour se calmer, il prit son verre plein qu’il brisa sur le tapis. Les morceaux brillèrent sous la lumière électrique ; le vin se répandit comme une ombre sous les éclats.

Herbert, les nerfs détendus, se rassit ; un sourire desserra ses lèvres sans les entr’ouvrir :

— Voilà comment on mate les rebelles… murmura-t-il.

Il restait victorieux.

Ne devait-il pas l’être en tout et partout ? Il