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SUR LE SOL D’ALSACE

— Mon père ?

— Oui… le jour où ta mère est tombée malade je devais partir…

— Ah ! c’était donc cela, murmura Fritz.

— Mais il n’a pas osé me renvoyer ce soir-là, continua Marianne, je serais restée d’ailleurs… Nul n’aurait pu m’arracher du chevet de ta mère…

— Bonne Marianne !

— Mais maintenant, elle est rétablie… j’ai attendu ton retour pour qu’elle ne sente pas trop mon départ… je m’en irai demain…

— Demain ?

— Oui…

Et la vieille femme eut un sanglot qu’elle réprima.

Fritz la regardait, atterré. Un silence les écrasait. Elle avait tout dit… lui ne pouvait rien répondre, muet de surprise et de chagrin.

Il se secoua :

— Ce n’est pas possible…

— Hélas !

— Mais où iras-tu ?

— Chez Mme Hürting… je l’ai prévenue… elle m’accueille…