Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/141

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
137
SUR LE SOL D’ALSACE

Louise allait à Saverne plus souvent, s’étourdissant de visites. Elle voyait Clara volontiers, car son exubérance l’attirait et la secouait.

Mme Bergmann ne se montrait pas émue du départ de Wilhelm. Elle savait que les fils de famille s’obligeaient à des séjours à l’étranger. Elle confiait à Louise que les cartes postales abondaient. Elle en admirait même de fort artistiques, mais si différentes de celles de l’Allemagne…

Elle déplorait cependant que la volonté d’Herbert soit ferme au point de ne pas laisser ce pauvre Wilhelm venir à Noël.

— Quel vilain jour ce sera pour Elsa !… enfin… on le gâtera, ton fils… un peu plus tard… je me sens déjà sa mère… achevait-elle dans un rire communicatif.

Le soir fameux de Noël arriva.

Les Ilstein le passèrent chez les Bergmann, afin de ne pas sentir chez eux le vide de l’absent.

En entrant dans la maison de leurs amis, une odeur de cire les enveloppa. Malgré l’accoutumance du spectacle, une exclamation de surprise leur échappa devant l’illumination de l’arbre.