Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/11

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
7
SUR LE SOL D’ALSACE

émouvante, appelait cependant sa pitié, mais chacun sait que l’histoire lue laisse moins de traces que celle que l’on vit.

Habituée à coudoyer de jeunes Allemandes dans les cours qu’elle suivait pour ses études, elle ne les considérait pas d’une essence inférieure à la sienne. Cependant, sa démarche légère, ses membres harmonieux laissaient loin derrière eux la lourdeur de la plupart de ses compagnes.

Ses cheveux blond cendré, ses yeux bruns et grands aux cils longs qui veloutent son regard, la grâce de son sourire qui creuse une fossette dans sa joue gauche, l’aisance de ses gestes, et sa politesse aimable la distinguent de ses amies.

Les jeunes Alsaciennes, les seules reçues à Greifenstein, se marièrent ; la nièce de Mme Hürting fut du nombre. Le vide vint et ce fut la solitude complète quand son père et sa mère eurent disparu.

Une jeune Allemande, Clara Streicher, lui montra de la sympathie. D’une nature exubérante, elle l’accablait d’avances, et Louise, dé-