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prudence rocaleux

manquait encore beaucoup de choses, alors, vous comprenez, cela nous avançait un peu. Ah ! monsieur était fin et savait agir avec le pauvre monde…

— J’vois ça ! son fils ne lui ressemble pas. Il est plutôt dur.

— Non, ce n’est pas la même manière, mais il est très bon aussi, y n’est pas donnant comme feu monsieur, mais il est juste.

— Je ne trouve pas.

— Oh ! pourquoi ?

— Parce que je m’étais donné du mal pour chercher l’assassin et qu’il ne m’a pas remerciée !

— Vous me surprenez, il est si poli…

— Ah ! ouiche ! poli ! il s’est moqué de moi, il avait un sourire qui en disait long… Il pensait : « Ma fille, mêle-toi de ce qui te regarde ! »

— Oh !

— Je suis certaine que cet Apollon…

— Oh ! vous croyez ?

— Son maître le soutient, que c’en est louche. Vous n’avez donc rien entendu cette nuit-là ?

— Le matin, c’est mon meilleur sommeil ; le soir, je « rangeotte » mes tiroirs, alors je m’endors tard. Les médecins ont dit que cela s’était passé le matin. Ah ! si ça avait été dans la soirée ; mais quoi que voulez entendre, du premier au quatrième ? Puis, on se dit que les locataires font du bruit, et c’est tout.

— Pour moi, continua Prudence qui tenait à son idée, ils sont revenus de voyage de bon matin, et pis…

— Mâme Prudence ! interrompit Julie, vous faites là un gros péché !

Prudence rougit, se tut, pour reprendre peu après :