— Oh ! souffla Julie, en se reculant.
Prudence, satisfaite de l’effet qu’elle produisait, interrogea :
— Il est là, vot’ patron ?
— Oui…
— Conduisez-moi vers lui…
— Bon, j’ vas d’abord le prévenir.
Elle s’en alla vers l’appartement, et Prudence déposa son cabas à terre et s’assit.
Julie revint bien vite :
— Vous pouvez entrer…
Prudence suivit Julie qui la dirigeait. Dans le cabinet, elle vit M. Rembrecomme en train de lire. Il abandonna son livre et se leva.
— Bonjour, Madame ; il paraît que vous avez une communication importante à me faire ?
— Oui, Monsieur.
Julie refermait doucement la porte.
— De quoi s’agit-il ?
Prudence ne trouvait plus les phrases qu’elle avait dévidées tout le long du chemin. Aussi muette qu’une carpe, elle restait devant M. Rembrecomme, le regard égaré et les mains pendantes.
— M’sieu…
C’était dur à exprimer.
— M’sieu, j’ai trouvé vot’ assassin…
Le jeune homme, qui s’était de nouveau assis, sauta en l’air et s’écria :
— Venez-vous de la part de M. Dilaret ?
— Pas tout à fait.
— Vous avez entendu, chez lui, quelque chose à ce sujet ?
Prudence était fort embarrassée. Elle venait de comprendre que ses paroles étaient considérées avec plus d’intérêt parce qu’elles sortaient de la maison d’un magistrat. D’autre part, elle aurait voulu s’attribuer