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prudence rocaleux

avertir Prudence qu’elle pourrait voir Janine à l’église Saint-Nizier, à 5 heures du soir.

— Un nouveau curé y est nommé, et on l’introduit demain jeudi… Nous avons des places réservées… Je vous emmènerai avec moi et vous aurez, durant deux heures, le loisir de contempler ma future belle-fille.

— Ça me va ! Je pourrai partir vendredi matin. Il faut que je profite du temps qui reste beau… Ça peut varier, mais s’il varie, je n’en serai pas contrariée, parce que je tiens à voir le pays sous la pluie aussi. Je remercie Madame pour son invitation de demain. Je serai curieuse d’assister à cette cérémonie que je n’ai jamais vue…

Le lendemain, Prudence, dans ses beaux atours, accompagna sa maîtresse. Les places étant réservées, Mme Dilaret put la faire asseoir de façon qu’elle vît bien la jeune fille.

À dire vrai, Mme Dilaret n’accordait pas beaucoup de confiance à la science de sa servante, mais elle lui donnait l’occasion de voir une cérémonie rare, à cause du prêtre éminent qui devenait le curé de cette paroisse. De plus, l’historique de l’église qui était l’ancienne cathédrale de Lyon, allait être rappelé.

Janine vint, peu après, avec sa mère. Elle sourit à Mme Dilaret, sans oublier Prudence.

L’office commença, et Prudence fut attentive à ses différentes phases, sans omettre pour cela la mystérieuse mission qu’elle s’était confiée.

Mme Dilaret, qui la regardait de temps à autre, ne pouvait deviner le résultat de ses réflexions, tellement son visage était concentré.

À l’issue de la cérémonie, Prudence se hâta de rentrer, laissant les dames s’entretenir entre elles. Si elle n’avait pas vu M’sieu Jac-