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prudence rocaleux

— Alors, tout va bien !

— C’est une consolation, renchérit Janine.

— Maintenant, reprit Jacques, vous nous expliquerez pourquoi vous avez poussé ce cri de sauvage en nous voyant !…

— Parce que je sentais que les assiettes allaient tomber… Je pensais : patatras ! ça va filer de mes doigts ! Alors, vous comprenez, M’sieu Jacques, dans quel état je me trouvais ! Mam’zelle m’excusera… je lui ai peut-être fait peur ?

— Oh ! non, Prudence, j’ai les nerfs solides !

— Tant mieux ! faut les avoir en fer pour se marier…

— Dites donc, Prudence, ne nous découragez pas ! s’exclama Jacques amusé…

— Oh ! ce que je dirai, et pis rien du tout, ce sera du pareil au même… Ça ne servira à rien !

— Bon, nous sommes fixés… Maintenant, ne nous faites pas attendre… je me sens une faim de loup qui grandit !

— Moi aussi ! s’écria Janine joyeusement… et il y a un fumet dans cette cuisine qui augmente encore mon appétit…

Les deux jeunes gens se sauvèrent, la main dans la main, et Prudence les regarda disparaître.

— Eh ben ! eh ben !… en v’là une affaire ! Si je m’attendais à ça !

— Quoi que vous avez donc eu, Prudence ? s’informa Eudoxie, tout en manœuvrant une pelle pour rassembler les débris.

— Ben !… vous savez, M. Rembrecomme qui a été assassiné ?

— Oui, celui dont on n’a pas encore trouvé l’assassin ? C’est une drôle d’affaire aussi, ça !

— Oui, pour sûr, il a un fils. Eh ben ! ce