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prudence rocaleux

pas… non une de ces demoiselles qui ont toute honte bue, mais une gentille enfant avec papa et maman à ses côtés et…

— Enfin, Prudence, vous êtes au courant d’une intrigue ?

— Qu’est-ce que Madame va penser là ? Je ne sais rien du tout. Les hommes regardent quelquefois les femmes, n’est-ce pas ? alors je fais une supposition : si une fois notre petit M’sieu Jacques avait admiré une jeune fille et la trouve tout à fait de son goût ? Ce sont des aventures qui peuvent tomber dans la vie d’un garçon…

— Vous m’agacez, ma bonne ! vous prenez des airs idiots… Dites-moi la vérité ou taisez-vous !

Pisque c’est une supposition que j’ vous dis ! Ça peut arriver. Madame n’a pas besoin de se désespérer, parce que son garçon a regardé une jeune fille…

— Quelle jeune fille ?

— Il ne le sait pas lui-même…

— Qu’est-ce que vous racontez ? Vous devenez folle ? dites-moi qui elle est ?

— Y n’ sait pas son nom…

— Vous êtes impatientante, ma pauvre fille ! Je vois bien que vous me cachez quelque chose… Qui vous a renseignée ?

— Personne…

— Alors, vous feriez mieux de vous taire. Si ce sont des inventions de votre part, elles ne sont pas très heureuses, je vous le déclare franchement…

— Je n’invente rien, et pisque Madame monte sur ses grands chevaux, j’vas tout dire, mais ça m’ coûte, parce qu’à ce petit, je lui avais promis le secret. Que Madame ne me regarde pas avec ces yeux-là, sous prétexte que son fils m’a parlé de sa connaissance ; moi, j’attire les secrets. J’en sais ! j’en sais !