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— Léo a annoncé ses fiançailles à nos parents.

— Ainsi, cette nouvelle se confirme ? Que dit votre famille ?

— Maman n’a pas l’air enchanté, papa reste silencieux, et Vincent garde son visage souriant. Il paraît content d’avoir une belle-sœur…

— Et vous ?

— Oh ! moi, c’est assez complexe. Parmi mes amies, je ne voyais pas celle qui aurait convenu à Léo. Je les connais trop toutes… Il faut, je le crois, qu’il y ait un peu de mystère dans un mariage.

Mlle Clarseil rit en répondant :

— C’est une théorie, mais on peut avoir aussi de mauvaises surprises. Cependant, je ne pense pas qu’avec Berthe Durand vous ayez des désillusions. Elle passe pour une jeune fille des plus charmantes…

— Vous saviez qu’elle possède une voix admirable ?

— Oui, sans l’avoir entendu.

— C’est son chant qui a subjugué mon frère.

Je racontai alors les séances chez Mme de Lorbel et ce qui s’en était suivi.

Mlle Clarseil paraissait fort intéressée, et elle dit quand je me tus :

— Le salon de Mme de Lorbel est un endroit très favorable pour l’éclosion d’un bel amour. C’est un milieu élevé. Je suis bien contente que ce soit, en quelque sorte, sous l’égide de cette dame que ces fiançailles se soient ébauchées. Nous savons qu’elle est une grande dame très distinguée, qui ne se serait pas occupée d’une jeune fille qui n’en eût pas été digne. C’est, selon moi, un grand point en faveur de Mlle Durand.