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— Par quelle porte entrons-nous ?

Avec une vivacité qui contenait de la terreur, je répondis :

— Il faut vraiment voir le temple de Diane ?

Elle s’arrêta pour me regarder :

— Vous n’aimez plus votre cher jardin ?

Je cherchai une réponse plausible et je trouvai celle-ci :

— J’y suis venue il y a quelques jours et je souffrais d’un tel mal de tête qu’il me semble qu’il va me reprendre soudain…

— C’est un effet nerveux, dit paisiblement ma compagne. Entrons tout de même.

Bonne grande amie ! Je m’en voulais de la tromper, mais ce jardin me donnait de l’effroi. Quand je songeais que là s’était décidée ma vie, alors se déclenchait de l’aversion pour cet endroit tant aimé. Je le rendais responsable de ma destinée. Ces palmiers, dont le bouquet paraissait me narguer, ces allées ombreuses qui invitaient aux confidences et dont je ne ferais jamais usage, ces statues qui