Page:Fiel - Mon erreur, paru dans La Croix du 22 mai au 14 juillet 1949.djvu/40

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je fus prise de fureur, maîtrisée à grand’peine.

— Enfin, Monsieur, que me voulez-vous ?

Mes yeux devaient lancer des éclairs parce que mon interlocuteur eut un recul. Cependant, cette terreur affectée ne dura pas, et il dit :

— Permettez-moi de vous parler durant quelques secondes.

— Je ne veux rien entendre.

— Il s’agit de la tranquillité de votre famille.

Ce fut jeté avec une telle force que l’angoisse remplaça ma colère, et, avec l’impulsion qui est mon défaut, ou peut-être ma qualité, je demandai :

— De quoi est-il question, mon Dieu ?

Le jeune homme se rapprocha. Je ne pensais plus à l’étrangeté de la rencontre, mais je comprenais que depuis trois jours il cherchait cet entretien.

Qu’allait-il m’apprendre ? Un nuage flottait devant ma vie et j’échafaudais des hypothèses.