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Le visage soucieux, concentré, de papa m’alarma. Avait-il donc tant d’ennui de la décision de Léo ? En était-il affecté à ce point ? J’éprouvais beaucoup de difficulté à garder pour moi un sentiment qui me torturait, et, comme nous étions en famille, je ne pus me tenir de lancer :

— Papa…, qu’est-ce que tu as ? Tu n’es pas malade ? Je ne veux pas que tu sois malade…

J’avais un air si tourmenté que mon père réprima un tressaillement, et il répondit avec son bon sourire :

— Tu plaisantes, ma petite fille ; je me porte bien, mais tu sais qu’un travailleur a toujours des responsabilités. Cela va, cela vient… Demain je ne penserai plus aux soucis d’aujourd’hui.

Cette explication ne me tranquillisa point. Me figurant toujours que Léo était la cause de cet état, je dis avec amertume :

— Les enfants sont coupables de la fin pré-