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Elle se dirigea vers son téléphone.

— Allo… Le 00-00. M. Robert Darèle ? C’est vous ?

— …

— Une heureuse nouvelle.

— …

— Venez… Nous vous attendons… le plus tôt possible, bon. Entendu ! Dans un quart d’heure.

Se passa-t-il un quart d’heure ? Je ne le sus jamais. Robert Darèle, violemment intrigué, survint en trombe. Il espérait quelque chose d’agréable, mais n’osait espérer trop de joie.

Il me vit et fut hésitant, cherchant à lire sur mon visage ce qui se passait. Mon sourire était un peu timide, mais Mlle Clarseil, très vite, commença le récit.

Quand elle eut terminé, il s’écria :

— C’était héroïque et fou ! Ma pauvre Monique voulait donc absolument qu’il y eût deux malheureux, elle et moi ?…

— Et maintenant, prononça ma grande amie, il y aura deux heureux.

Je ne sais pas comment cela se fit, mais je fus tout de suite saisie par les bras de Robert et je pleurai d’émotion sur son cœur.

Mais bientôt, rayonnants, nous partîmes tous deux pour la maison, où maman nous reçut, triomphante.

Après les questions et les commentaires qui fusèrent de sa joie, nous allâmes sur le balcon de notre appartement.