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J’étais dans un état indescriptible. Il me semblait qu’à tout instant mon cœur allait s’arrêter de battre. J’avais des sursauts involontaires et je jetais des regards implorants sur les objets de ma chambre, comme si je les appelais à l’aide.

Je garderai sans doute toute ma vie le souvenir de cette heure terrible qui précéda le dîner de ce soir-là. Je n’étais plus qu’un esquif ballotté par la tempête et j’attendais le paroxysme du flot qui me briserait.

Sous prétexte de me rafraîchir, le visage, j’avais quitté maman, et, sitôt que je ne fus plus près d’elle, je perdis tout courage. Cependant, il fallait que l’on me vît à table et que mes traits se revêtissent de calme et de sérénité.

Je m’arrangeai donc avec soin pour ne pas provoquer les taquineries de mes frères. Puis je me dirigeai vers la salle à manger.

En passant devant un miroir, j’y risquai un