— Il me plaît ! appuyai-je avec l’entêtement du désespoir.
— Combien tu me surprends !
À ce moment, nos parents se montrèrent, et nous cessâmes notre aparté.
Le petit déjeuner servi, ce fut en silence que chacun prit le sien. Vincent, qui toujours apportait de l’entrain, fut assez éteint. Léo approfondissait, sans aucun doute, la réponse que je lui avais donnée et ne disait pas grand chose. Quant à papa, il tartinait ses rôties avec une telle application qu’on aurait juré que ce fût l’unique besogne qui comptât dans la vie.
Maman restait soucieuse. Il était clair qu’elle ne parvenait pas à me pardonner ma façon de procéder. Pour elle, le mariage de sa fille devait être une suite de joyeuses réunions, d’achats dans la gaieté, d’organisations pleines de charme. Au lieu de cela, j’étais une fiancée sans élan, qui ne désirait pas que l’on s’occupât d’elle.