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Je baissai la tête. Ce geste donnait l’apparence d’approuver papa.


VIII


— Eh bien ! me dit Vincent le lendemain matin, on peut chanter que tu as découvert un mari épatant ! Comment as-tu pu penser une seule minute à un homme aussi mal élevé ?

— C’est moi qui me marie, n’est-ce pas Vincent, alors, aie l’obligeance de ne pas insister. Ce ne sont pas tes critiques qui me feront changer d’avis…

Mon frère me regarda et, avec un sifflement d’admiration, il continua :

— Ma fille, il te pousse des serres, et je ne suis plus étonné que tu aies attrapé un fiancé aussi costaud !

Il me laissa tranquille. J’étais seule dans salle à manger. J’arrangeais des fleurs dans un vase et je paraissais me livrer à cette occupation avec la plus grande attention.

Vincent sortit de la pièce et, peu après, Léo survint.

— Cela s’est bien terminé, hier soir, cette présentation ? Ce jeune homme me semblait gêné…

— Tout s’est fort bien passé…

— Monique !

Je regardai Léo. Il avait ses yeux d’avocat, ceux qu’il devait braquer sur les coupables dont il voulait les aveux.

— Quel est le mystère qui se cache sous ces fiançailles ?

— Un mystère ? répétai-je avec un air innocent.