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brusquement, et je devins une pauvre chose gémissante.

Je ne pus que pleurer. Je n’osais crier, et je restai quelques minutes hors de mon bon sens à étouffer mes plaintes. Ma destinée m’apparaissait épouvantable.

Je lus, je pris un ouvrage, mais tout me tombait des mains.

Une fatigue insurmontable me terrassait. Je savais que je devais rédiger un télégramme pour Jean Gouve, et je m’efforçai d’y parvenir. Je pensais le présenter dans une poste dès que maman serait dehors.

Midi vint trop vite à mon gré. J’aurai voulu ne pas paraître au déjeuner, mais quelle excuse invoquer ? Et puis c’était reculer, et pourquoi ? Il valait mieux user de courage, et tout de suite.

Ce qui me désespérait, c’était cette hostilité subite que l’on me témoignait. Jusqu’alors, on me traitait si tendrement. Je m’attendais bien