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Sans répondre, les lèvres serrées, je subissais l’orage mérité en apparence. Ma pensée s’élevait vers le sacrifice que je consentais pour papa. Il me contemplait, mon cher papa, mais il était paisible. Il se disait probablement que j’aimais cet homme et que, dès l’instant que mon bonheur était là, il ne fallait pas s’insurger.

Maman éprouvait plus de difficulté à prendre son parti, parce qu’elle avait rêvé de me voir la femme de Robert Darèle. Sa déception l’ulcérait. C’était un grand coup, évidemment, et davantage encore pour moi.

— J’attends des explications ! s’écria-t-elle. Quand je pense que Mme Darèle ne tarissait pas d’éloges sur toi et qu’elle te croyait digne d’épouser son fils ! C’est inimaginable ! Que dira-t-elle quand elle apprendra cette nouvelle ? Et toi, que racontais-tu à Robert quand vous étiez dans ce coin de salon ? Il avait l’allure d’un fiancé. Je pensais qu’il avait sollicité ta main. Parle donc !