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J’essayai d’introduire un peu d’ironie dans le reste de ma phrase, et je partis sans un sourire.

C’était une évasion sans beauté. J’échappai au serrement de main, et je fus heureuse de ce résultat plus que de raison.

Je ne sais si M. Gouve m’emboîta le pas, mais je filai comme le mistral, et je me trouvai à cent mètres des arènes sans m’en douter. Je pensai que ce lieu que j’avais imposé presque inconsciemment pour cet entretien m’avait été suggéré bien à propos. C’était un combat de gladiateurs que nous venions de fournir. Nous avions été aussi cruels l’un que l’autre.

J’arrivai chez Mlle  Clarseil. Quelle joie de se sentir en face d’une affection désintéressée. Je tombai dans un fauteuil, comme harassée, et je criai :

— Que la vie est drôle !