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la rue, c’était soudain le calme bienfaisant Les arbres commençaient déjà à subir les atteintes de la chaleur, mais leur ombre était encore épaisse.

Leurs feuilles dispensaient de la fraîcheur parce qu’une brise légère les agitait. On entendait le faîte des plus élevés bruire mollement. À travers les branches passaient des rayons furtifs, comme des éclairs d’or.

Malgré ces attraits, ce cadre devenait pour moi un paysage de dépression. Je n’avais plus de stabilité. Ordinairement, cette paix me parlait, mais aujourd’hui ce silence était mort. Et pourtant les mêmes amis étaient là : fleurs, arbres, oiseaux, statues, mais je n’entendais et ne voyais rien.

Nous avancions à petits pas, en parlant de toilette. Quel sujet pimpant pour des jeunes filles ! J’oubliai quelque peu mon effrayante aventure et, avec une grande liberté d’esprit, j’exposai mes goûts. Puis, tout à coup, je