Page:Fiel - Mon erreur, paru dans La Croix du 22 mai au 14 juillet 1949.djvu/123

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vincent, lui, ne sentait plus la faim qu’il accusait quelques instants auparavant. Il lançait de temps à autre une exclamation amusée ou admirative à l’adresse des Durand :

— Ça, c’est un coup de théâtre ! Quels braves types que ces Durand !

Moi, j’avoue que cette belle histoire ne me et armait pas du tout. Jean Gouve ne pouvait pas supporter la comparaison avec Berthe de Dareuil, et j’étais précipitée seule dans l’abîme. J’espérais que Léo serait mon compagnon dans la mésalliance et que mon rustre de mari deviendrait le digne pendant de la fille du concierge.

Cela m’assombrissait passablement. Je dus accomplir un prodige d’énergie pour être à l’unisson de la joie générale.

Décidément, la vie devenait lourde pour moi. C’en était fait de cette franchise que j’aimais tant, de cette netteté dans la pensée, de ce