Page:Fiel - Mon erreur, paru dans La Croix du 22 mai au 14 juillet 1949.djvu/100

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce moment-là, je fis une prière rapide pour que le sommet de la Tourmagne, vieille de vingt siècles et plus, nous tombât sur la tête. Le ciel fut sans pitié, et je dus prononcer :

— Monsieur, votre oncle persécute mon père, et je pense que vous tiendrez la promesse que vous m’avez faite en échange de la confiance que je vous prouve en acceptant votre nom.

C’était fini. Le tombeau se refermait sur moi…

La joie de ce visage me parut sans tact. Il rayonnait autant que le soleil.

Cet homme fut soudain candide comme un enfant et il balbutia :

— Vous voulez bien de moi pour mari ?

Ce n’était plus une question, mais le cri d’un étonnement, d’une victoire inattendue.

Cependant, ce visage se transforma de nouveau, et l’orgueil apparut, l’orgueil dur qui explose, conscient de son succès : j’ai vaincu.