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— Enfin, si cela t’agrée. Je souhaite cependant qu’un mari vienne rapidement t’arracher au mysticisme qui fleurit en toi.

— Je n’ai pas l’intention de me marier, prononça courageusement Christiane.

— Quoi ! et les enfants, malheureuse ? Tu as l’audace de reculer devant ton rôle ?

— C’est un sacrifice que je consens.

— À qui ?

— À moi-même.

— Ta ta ta. Il faut songer que tu n’es qu’une moitié.

— Je fais cela en vue des pauvres, pour être plus à eux.

— Ta destinée est écrite. Ta moitié te cherche, et quand elle t’aura trouvée, lui refuseras-tu le bonheur ? le sien, tu entends, et pas le tien, égoïste. Est-ce qu’on a le droit de déclarer délibérément : « je ne me marierai pas ». Quand on a une belle santé ? En voilà des principes ! et les avouer à un médecin ? tu tombes bien. Pourquoi as-tu été bâtie ? Dieu n’a-t-il pas créé Eve pour être la compagne d’Adam ? Tu dois suivre la même route puisque tu es pieuse.

Bertranne, tu me confonds, interrompit Mme Fodeur.