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déprimée j’ai un peu restreint mes courses.

— Tu as eu raison… tu es la sagesse même.

Bertranne précipita soudain ses adieux et Christiane se retrouva seule. Elle eut un accès de tristesse en songeant à Mme  Fodeur et se reprocha d’avoir introduit le souci dans cette âme.

Une autre préoccupation l’agita encore : les Bartale se trouvaient ses voisins. Il lui serait impossible de se soustraire à leurs visites et elle prévoyait des complications dans cette intimité que crée la campagne, et à laquelle Bertranne et elle s’étaient accoutumées.

Le meilleur parti à prendre était de quitter les Chaumes.

Sa vie devenait une fuite perpétuelle.

Elle résolut de partir dès le lendemain et elle passa une soirée pleine de soucis, préparant une valise dans laquelle se mêlaient des objets disparates dont elle n’avait nul besoin.

Elle se demandait par instants : fais-je bien de partir ? Bertranne n’en sera-t-elle pas surprise ? Je reverrai Robert un jour, ou l’autre, j’y suis obligée… L’existence le veut.

Mais le revoir lui était encore douloureux. Il vivait encore trop dans son cœur pour lui parler avec le détachement et l’indifférence qu’elle voulait y apporter. Elle en avait assez de souffrir. Ce qu’elle désirait, c’était le calme.

Décidée, elle envoya un mot à Ber-