Page:Fiel - Le Sacrifice et l'Amour, paru dans l'Écho de Paris du 3 février au 7 mars 1934.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ciel était bleu, la terre des routes blanche, et les arbres se teintaient déjà de roux.

Un attendrissement lui vint et elle n’y comptait pas. L’apaisement la pénétra et elle put se remémorer les mois précédents sans trop de larmes. Elle convenait d’une forte part de sensibilité, et elle s’efforça de ne rien regretter.

Une fatigue la courbaturait. Des déplacements agités, sous un été brûlant, l’avaient légèrement anémiée. Elle goûta délicieusement la solitude qui l’environnait. Un après-midi, étendue sur une chaise-longue sur sa terrasse, elle lisait, quand la voix de Bertranne retentit près d’elle.

Elle eut une émotion qui fit battre son cœur avec précipitation, mais elle se leva brusquement et accueillit la visiteuse, qui expliquait :

— Oui, c’est bien moi… Je suis seule… Nous voici rentrés… Nous étions à Florence où je me plaisais à me rassasier de toute l’Italie artistique, quand, tout à coup, Robert a voulu partir pour Stockholm. Comprends-tu cela ?… On aurait dit que le sol de là-bas lui brûlait les pieds…

Christiane baissa la tête… Se pouvait-il que Robert pensât à elle dans ce pays qu’il se promettait de revoir avec elle ?

Mais Bertranne continuait de parler :

— Je ne demandais pas mieux que de regagner Paris et nous voici aux Chaumes où mère s’est installée, ayant toi, m’a-t-elle dit.

— Oui… Je ne suis ici que depuis