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ce qu’elle serait devenue s’il n’avait pas sollicité sa main.

La veille de son mariage, alors qu’il réfléchissait à ces choses, avant de s’assoupir, une brusque idée l’éclaira. Il lui vint, en toute certitude, que la jeune fille avait dû confier sa passion à Mlle Gendel, sans se douter qu’elle adressait cet aveu à celle qu’il aimait.

Des faits se précisaient en son cerveau. Des déductions aussi probantes que les faits se multiplièrent et il ne put se leurrer : Christiane, dans un élan d’abnégation, avait refusé de devenir la rivale de son amie.

L’explication du mystère tant cherché éclatait à ses yeux avec une limpidité absolue.

Une des deux jeunes filles devait être sacrifiée et Christiane s’était désignée.

Cette révélation le bouleversa et il ne put se reposer. Il s’en voulait de n’avoir pas vu clair plus tôt. Il songea à rompre son mariage.

La pauvre Christiane subissait sans doute mille tortures… Pourquoi Bertranne serait-elle heureuse plutôt que son amie ? Il ne l’aimait pas et cette union lui paraissait ridicule.

Sa tendresse pour sa première fiancée s’amplifia subitement et il eût voulu sans tarder lui témoigner son admiration.

Il détaillait ses traits, son regard plein de flamme et son doux sourire. Il revoyait son cou flexible et sa nuque délicate.

Puis, un revirement s’opéra en lui. Une colère lui vint contre elle de ne