Page:Fiel - Le Sacrifice et l'Amour, paru dans l'Écho de Paris du 3 février au 7 mars 1934.djvu/167

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mande en mariage. Il désire que nos fiançailles soient courtes… à peine un mois. Nous voyagerons beaucoup, et moi qui ne connais que Paris, cela m’enchante… Tu ne réponds rien, tu frissonnes… Tu as froid par ce beau temps ?

— Tu plaisantes… J’ai mal dormi et je m’en ressens…, mais ce n’est rien. Je t’écoute… et je suis bien contente de t’entendre et de te voir. Ton visage resplendit. Il m’est agréable de penser que ton avenir va se fixer…

— Que tu es bonne !…

— C’est si naturel. Tu rentres dans les principes que tu as toujours émis : la femme, centre de la famille sans occupations extérieures…

— Oui, cela devrait toujours être ainsi.

— Malheureusement, la vie matérielle est dure pour certaines.

— Et comme chaque femme n’est pas sûre de trouver un mari, il faut souvent prendre un métier… Ce qui m’arrive est providentiel…

Les yeux de Christiane se voilèrent et ses mains se joignirent nerveusement. Elle murmura :

— Tu l’as mérité… tu juges cet événement comme anormal, mais il est une récompense.

— Non, il est extraordinaire… Ce changement subit de Robert Bartale à mon égard me cause un étonnement, mais je ne le creuse pas, je l’accepte. J’étais une cérébrale par circonstance, je rentre dans mon orbe… Je dédaigne déjà mes études. La plus belle science est de naître à la vie du cœur. Puis, mes livres res-