Page:Fiel - Le Sacrifice et l'Amour, paru dans l'Écho de Paris du 3 février au 7 mars 1934.djvu/158

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

joindre. Je vais te quitter, j’en encore à travailler, bien que je ne sois guère en train.

Avec des mouvements souples, Bertranne s’en alla comme elle était venue, dans un rite.

Sa visite laissa Christiane dans un malaise qu’elle ne parvenait pas à dissiper.

Savoir Bertranne causant avec Robert la torturait. Elle éprouvait un ressentiment contre l’étudiante et elle en était terrifiée.

Paris lui parut tout à coup insupportable.

Elle convenait pourtant que tout ce qui survenait était son œuvre, mais le fait réalisé la meurtrissait et elle Se demandait si elle pourrait supporter de voir Robert épouser Bertranne.

À cette idée, son sang bouillonnait dans ses Veines. Elle percevait l'inanité des sentiments qui se levaient dans son âme. Maintenant, moins que jamais, elle ne pourrait reprendre le jeune homme à son amie qui l’aimait si pleinement et qui espérait.

Elle s’abîma dans une méditation intense ; mais l’image de Robert la poursuivait et elle fut forcée de s’avouer qu’elle était, inconséquente avec soi-même.

Il fallait qu’elle s’extériorisât. Son appartement, où elle étouffait, lui sembla une geôle, et elle s’en alla, au hasard, à travers le beau temps.

Dans ses promenades, elle formait des résolutions qu’elle abandonnait aussitôt. Une sensation dominait :