Page:Fiel - Le Sacrifice et l'Amour, paru dans l'Écho de Paris du 3 février au 7 mars 1934.djvu/15

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Christiane voulut montrer tout cia suite qu’elle avait pris une résolution capitale et elle avoua :

— Je suis, déterminée à ne pas me marier.

— Aimiez-vous quelqu’un ?

— Non…

— Alors, votre renoncement n’a pas grand mérite…

— J’aime les enfants, plaida la jeune fille, et ce me sera sans doute pénible de n’en point avoir…

— Les pauvres en ont ! riposta ironiquement Mme  Fodeur, et vous vous plaindrez peut-être un joue d’en avoir trop !

Cette réplique déconcerta Christiane en même temps qu’elle remarquait le ton sec de son interlocutrice.

Mais son caractère cherchait une autorité et elle accepta celle-ci aveuglément. Une voie claire s’ouvrait devant elle : la bonté à exercer, le dévouement à déployer. Cette perspective la soulevait d’enthousiasme.

La sonnette retentit.

— C’est Bertranne ! s’écria Mme  Fodeur.

Sa fille entra.

— Bonjour mère ! Ah ! Christiane. Quelle joie de te voir ! Bonjour, jolie ! Quelle heureuse inspiration tu as eue de venir aujourd’hui… Pas de cours, cet après-midi… tu le savais donc ?