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départ était sans retour, un écroulement se fit dans son cœur.

Cependant, un rayonnement illuminait son âme : elle s’était vaincue.

Quel cours allaient prendre les choses ?

L’idée qu’elle avait lancée à Robert ferait-elle du chemin dans son esprit et Bertranne aurait-elle le bonheur qu’elle ambitionnait ?

La malheureuse Christiane ne pouvait rester en place. Elle n’éprouvait pas non plus le besoin de sortir et allait de pièce en pièce, rangeant des tiroirs, cherchant des objets dont elle n’avait que faire.

Elle effleura les touches de son piano, mais le bruit des notes lui fut désagréable.

Son agitation se traduisait par des mouvements dont elle se rendait à peine compte. Son chagrin, prêt à s’exhaler, se trouvait refoulé par les besognes auxquelles elle s'astreignait.

L’amour de Robert lui arrivait par bouffées, qui l’étourdissaient, et elle se demandait où était son devoir.

Aurait-elle pu jouir de son bonheur devant Bertranne, écrasée par une cruelle adversité ?

Elle s’en sentait incapable. Donc, elle avait agi pour le mieux, et les paroles exemptés de respect pour la mémoire de sa mère l’avaient aidée dans sa résolution.

Elle fut tirée de ses réflexions par la visite inattendue de Mme  Lavique.